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Notre aventure à la Réunion
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1 août 2006

Mais qui sont les Réunionnais ?

Une population arc-en-ciel

Dans cette île bien plus qu'ailleurs, il est difficile de découper la population en tranches, de la classer en catégories. Sous le tropique du Capricorne, la froideur de la statistique est définitivement vaincue par les sentiments, qui dès l'origine ont amené les habitants de l'île à s'unir, bravant allégrement les frontières des couleurs de peau. Une chose est sûre :la Réunion compte 700 000 habitants aux origines diverses et souvent multiples.

Les premiers venus étaient des Français aventuriers, accompagnés d'hommes et de femmes malgaches plus ou moins volontaires. Rapidement, des Indes portugaises, viennent les premiers apports du vaste sous-continent. Les premières décennies de l'histoire de Bourbon sont permissives, l'autorité du roi et du clergé n'y est guère affirmée. Très vite la population initiale se métisse au gré des premières unions, des premières naissances.

Mais la mise en exploitation de la colonie par la Compagnie des Indes, dès la fin du XVIIème siècle, va bouleverser les modes de vie. Le recours à l'esclavage devient systématique. Les bateaux négriers débarquent sur les côtes de Bourbon des milliers d'hommes et de femmes achetés par les trafiquants sur les côtes de Madagascar et de l'Afrique. La population noire, devenue largement majoritaire, fait la prospérité de la colonie en souffrant sous les chaînes. Elle ne lui seront définitivement enlevées qu'en 1848.

Après l'abolition de l'esclavage, les champs de cannes réclament toujours plus de bras et les colons font appel à une autre population :celles des "engagés" venus sous contrat des côtes sud-est de l'Inde. Un voyage sans retour pour la plupart de ces Tamouls, qui apportent dans la colonie française leur mode de vie et leur religion, l'hindouisme. Plus tard, d'autres émigrations volontaires toucheront l'île :celle des Indiens musulmans, venus du Goujrat, et des Chinois.

Les mariages mixtes seront toujours plus nombreux au fil du temps. Les visages des réunionnais d'aujourd'hui sont de lait ou d'ébène, mais trahissent plus souvent les sangs mêlés des ancêtres. La beauté du métissage se révèle dans toute sa diversité, à chaque coin de rue de l'île. Des termes plus ou moins familiers subsistent tout de même pour désigner les origines respectives :"cafre" pour les Noirs aux traits africains, "malbar" pour les Indiens, "zarab" pour les Indiens musulmans, "yab" pour les blancs de condition modeste des Hauts de l'île...

Une culture métissée

De cette histoire pleine de mouvements et de rencontres, est née une grande richesse culturelle. Pour se comprendre, les habitants de la colonie ont forgé une langue vernaculaire : le créole, hérité du vieux français, épicé de mots d'origine malgache ou tamoule, imagée à souhaits. Mais la grande majorité de la population s'exprime en français, qui est la langue officielle.

Attachés à la France, les Réunionnais s'efforcent en même temps de ne pas oublier leurs racines. Les pratiques religieuses sont très présentes dans la vie quotidienne d'une majorité d'habitants.

Musulmans mis à part, à peu près tous sont catholiques, parfois fervents. Mais les cultes des origines n'ont jamais été complètement oubliés. Certains descendants d'esclaves font encore le "service malgache", rite d'hommage rendu aux ancêtres. L'hindouisme expose ses mille couleurs sur les façades des temples qui fleurissent dans toute l'île. En octobre-novembre, le Dipavali, "fête de la lumière", réunit des milliers de fidèles, les processions et les spectaculaires "marches sur le feu" sont organisées au rythme d'un calendrier ancestral. Dans les centre-ville, le chant du muezzin répond souvent aux cloches des églises, l'encens brûle sous l'œil impassible du Bouddha...

Chacun cultive, dans sa cuisine, dans ses croyances, le souvenir des origines. Il est émouvant, évoqué par les tambours et les chants du maloya, ce "blues" ternaire transmis en unique héritage par les esclaves. La musique du séga évoque, elle, davantage la rencontre des mondes européens et africains dans la petite île de l'océan Indien.

A la Réunion, l'expression culturelle est à l'image de ses habitants :métissée et plurielle, un peu d'ici, un peu d'ailleurs.

metissage

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